Je suis pas très sûre d'être pour la journée de la femme (ou des femmes, comme on entend de plus en plus), ça laisse quand même 364 jours par an aux hommes...
Cette année, la journée internationale des femmes fête ses 100 ans d'existence, ça mérite bien en petit tour d'horizon des médias.
J'ai commencé par le JT de France 2. Le sujet est évoqué au bout de 25mn à travers un reportage sur l'évolution de l'image de la femme dans la publicité, sujet baclé en 2mn30 ou on voit Florence Montreynaud dans le metro, puis quelques vieilles pub cliché, puis Joseph Besnaïnou, directeur général de l'ARPP (ex-BVP), qui nous explique que bon : "on ne va pas montrer des femmes dans les conseils d'administration, ce ne serait pas crédible... [après tout] la publicité est le reflet de son époque... " (sic). Et pourtant, les principes clefs énoncent bien qu'une publicité ne doit pas nuire à des individus ou à la société dans son ensemble, et les recommandations thématiques précisent dans la catégorie "race, religion, ethnies", que "l'expression de stéréotypes évoquant les caractères censés être représentatifs d'un groupe ethnique ou religieux doit être maniée avec la plus grande délicatesse". Les stéréotypes sexistes, eux, ont apparement de beaux jours devant eux. De fait, la publicité n'est pas le reflet de son époque, c'est plutôt une machine à reproduire les conditionnements, et par là un frein à l'équilibrage des rapports hommes-femmes dans la société. Sur le sujet, je vous recommende plutôt l'excellent documentaire "Femme, objet de pub".
Dans le sujet suivant, on nous annonce le doublement du ticket modérateur pour les IVG 
Sur TF1, passez votre chemin, rien à voir, la journée de la femme n'est même pas évoquée par Laurence Ferrari.
Sur M6, le 12:45 est ouvert sur l'évènement, et "les femmes sont à l'honneur" : on nous parle de Kathryn Bigelow qui a a gagné l'oscar de la meilleure réalisatrice (première femme en 80 ans !), d'une femme pompier qui dirige 126 hommes à Roissy (titre du reportage : "une femme à hommes", re-sic), mais c'est pour mieux poser ensuite la question qui tue : "une telle journée est-elle encore utile ?"
Et bien oui, définitivement oui. Y'en a marre des arbres qui cachent la forêt, de nous donner en exemple toutes celles qui-ont-réussi-et-qui-ne-veulent-surtout-pas-d'un-régime-de-faveur (mais à quel prix ?) pour nous faire croire que la lutte est dépassée, qu'on est des privilégiées (comparées à qui ?) que "féministe" c'est presque un gros mot.
Nous pouvons toujours trouver au moins 20 bonnes raisons d'être encore féministes.
Nous avons encore à lutter tous les jours contre le sexisme ordinaire.
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Photo : Clara Zetkin, qui a lancé la première journée internationale de la femme.
